De grandes civilisations se sont effondrées, parfois très rapidement. Mais notre système mondialisé rend impossible un effondrement partiel : n’est-ce pas la civilisation industrielle dans sa globalité qui pourrait disparaître dans un proche avenir ?
Depuis quelques années, une immense littérature sur la question de la « collapsologie » a vu le jour.
Le mot « collapsologie » vient du latin collapsus, qui signifie « qui s’écroule en un seul bloc ». Nous nous appuierons surtout sur l’excellent essai de Pablo Servigne et Raphael Stevens postfacé par Yves Cochet, Comment tout peut s’effondrer (2015).
La mondialisation rend désormais impossible l’effondrement isolé d’une société, comme autrefois celui de l’île de Pâques et du Groenland viking. Si un effondrement se produit, il sera planétaire. En 2019 nous avons épuisé le 29 Juillet les ressources que peut fournir la planète en une année : c’est ce que l’on dénomme « la journée du dépassement ».
Si l’on prend le seul exemple du pétrole, dans les années 1960, pour chaque baril consommé, l’industrie en découvrait six. Aujourd’hui, avec une technologie de plus en plus performante, le monde consomme sept barils pour chaque baril découvert. Les principaux minerais et métaux empruntent la même voie que l’énergie, celle du pic.
Toutes les études démontrent la rareté de 88 ressources non-renouvelables et la probabilité qu’elles se trouvent en situation de pénurie permanente avant 2030. L’effondrement à venir pourrait affecter toutes les espèces : 60 % des animaux sauvages ont disparu en 44 ans, 80 % des insectes de la planète ont disparu en moins de 30 ans. Quant au climat, il existe un risque grandissant d’un basculement rapide et irréversible.
Faut-il mettre ses espoirs dans les énergies renouvelables ? Il semble qu’elles n’ont pas assez de puissance pour compenser le déclin des énergies fossiles, et qu’il n’y a pas assez d’énergies fossiles (et de minerais) pour développer massivement les énergies renouvelables de façon à compenser le déclin annoncé des énergies fossiles : c’est là un terrible cercle vicieux systématiquement négligé par les défenseurs des énergies renouvelables.
Il est impossible d’avancer une date avec précision, mais ce qui est certain, c’est que chaque année qui passe réduit significativement notre marge de manœuvre. Néanmoins l’irrésistible montée de la conscience écologique montre que le souci environnemental progresse régulièrement dans l’opinion : n’est-ce pas là une vraie raison d’espérer ?
Le bulletin officiel
Retrouvez dès maintenant le numéro 121 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :
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L’intervenant : Philippe Granarolo
Philippe Granarolo est né en 1947 à Toulon. Agrégé de l’Université et Docteur d’État en Philosophie, il a consacré sa thèse au futur dans l’oeuvre de Nietzche.
Professeur honoraire de Chaire Supérieure, il est Adjoint à la Culture et à l’Education de la ville de La Garde, officier des Palmes Académiques et membre actif de l’Académie du Var. Philippe Granarolo est également président de l’association.
Il animera ce soir pour la cinquante-et-unième fois une séance du Café Philo La Garde.