Présentation du Café Philo du 30 juin 2017, « Les dérives de la peopolisation »

Présentation du Café Philo du 30 juin 2017, « Les dérives de la peopolisation »
Est-ce parce que nos sociétés poussent à ses limites le principe d’égalité que chacun prétend aujourd’hui à son quart d’heure de gloire ? Mais comment conjuguer égalité et droit à la différence, voire même égalité et droit à la notoriété ? Réponse ce soir pour la dernière de la saison 2016/2017 !

L’homme n’est pas un animal solitaire, c’est un animal social. En tant que tel, il a besoin du regard des autres pour se sentir exister.

Ce besoin s’exprime dès l’enfance, au travers de la relation du bébé à sa mère, dont il ne cesse d’attirer l’attention. Il se poursuit tout au long de l’enfance, l’un des plus terribles châtiments que s’infligent les enfants dans les cours de récréation étant de faire comme si le camarade puni était soudain devenu invisible pour tous. Ce besoin de reconnaissance se poursuit tout au long de la vie adulte.

En ce sens donc, ce qu’on nomme la «peopolisation» n’a rien de nouveau et s’inscrit dans la logique de la nature humaine. Mais peut-on pour autant assimiler le besoin actuel d’être regardé au simple besoin de reconnaissance que l’homme a toujours manifesté ? Ce n’est pas du tout certain.

D’une part, parce qu’il se manifeste aujourd’hui à une tout autre échelle. Le premier à l’avoir compris est sans doute Andy Warhol, qui écrivait en 1968 : « A l’avenir chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale ».

Le besoin de célébrité que notait Andy Warhol a pris en quelques décennies une ampleur démesurée. Ce n’est plus le regard de l’autre qui est recherché, mais la notoriété internationale !
D’autre part, parce que la gloire à laquelle ne pouvait prétendre autrefois qu’une infime minorité d’individus privilégiés semble être devenue aujourd’hui l’objectif de tout un chacun. Un peu comme si, poussant le principe d’égalité à ses limites, nos sociétés ne réservaient plus à une élite définie par avance la possibilité de la gloire, mais la promettaient à tous ceux qui s’en donneraient les moyens. Mais du même coup, le principe d’égalité ne se retourne-t-il pas en son contraire, ainsi que le remarquait dès 1971 l’excellent essayiste Georges Elgozy : « L’égalité n’est pas le plus désirable des objectifs.

Au-delà de cette égalité minimale, au-dessus de cette égalité de subsistance : le droit à l’inégalité. Le droit de cultiver ses différences, d’être soi-même, c’est-à-dire le plus différent possible des autres », dans Les damnés de l’opulence (Calmann-Lévy) ?

Nous tenterons donc à la fois de rattacher la peopolisation à une constante de la nature humaine, et de pointer les dérives d’une époque déboussolée qui a de plus en plus de mal à conjuguer égalité et différence.

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 100 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Lire le bulletin officiel en ligne

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous dans la rubrique Bulletins officiels.

L’intervenant : Philippe Granarolo

Philippe Granarolo Philippe Granarolo est né en 1947 à Toulon. Agrégé de l’Université et Docteur d’État en Philosophie, il a consacré sa thèse au futur dans l’oeuvre de Nietzche.

Professeur honoraire de Chaire Supérieure, il est Adjoint à la Culture et à l’Education de la ville de La Garde, officier des Palmes Académiques et membre actif de l’Académie du Var. Philippe Granarolo est également président de l’association.

Il animera ce soir pour la quarante-quatrième fois une séance du Café Philo La Garde.

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