Faut-il voir dans le self-development une dérive hyperindividualiste venue des États-Unis, ou une tendance profonde caractéristique d’une nouvelle civilisation ? Ce sera l’objet de notre réflexion à l’occasion de l’antépénultième séance de la saison 2015/2016 du Café Philo La Garde.
Qu’est-ce que le «self-development» ? Littéralement, c’est le «développement de soi», traduit chez nous par «développement personnel».
La formulation ne va pas sans soulever bon nombre de questions… Qu’est-ce qui pousse une personne à se préoccuper de son «développement personnel», n’est-ce pas automatique ? La vie n’est-elle pas en soi un développement personnel permanent ?
Notre objet sera d’abord de présenter le self-development, de le définir, d’en observer les formes actuelles. Où et comment se «pratique-t-il» ?
A l’école, pas de morale. Dans les foyers, peu de sacré. Face aux épreuves parfois terribles de la vie, que faire ? L’actualité, d’ailleurs, ne nous épargne pas. Que faire ? Que penser ? Comment délimiter le bien du mal ? Agir «comme il faudrait» ? Quelle ligne de conduite suivre, si la morale est décriée ?
Reste la Philosophie. Trouve-t-on vraiment en elle les réponses aux questions vivaces auxquelles la vie nous confronte ? Encore faudrait-il définir la Philosophie, qui, loin d’être lisse et uniforme, constitue un monde à part entière peuplé de figures qui s’opposent. Quels philosophes lire pour devenir un «homme décent» ? Les cours de philosophie ont-ils une fonction pratique ? Les philosophes sont-ils abordables ? La philosophe donne-t-elle des réponses claires aux grandes questions que nous nous posons ?
Toutes ces questions convergent vers celle que je discuterai avec vous : le «self-development», est-ce la «philosophie» adaptée au vingt et unième siècle ? Une traduction pratique de concepts abstraits, une actualisation d’idées anciennes, en somme un ensemble de réponses aux grandes questions qui se posent dans nos vies ?
Le risque de simplification est alors grand, et la question des limites du self-development se pose évidemment. Le «self-development», souvent considéré comme une «sous-philosophie des masses», mérite-t-il d’être ainsi décrié ? Certains le défendront alors en accusant la philosophie, trop abstraite, de ne pas donner de réponses concrètes aux défis personnels auxquels la vie nous confronte au quotidien.
Entre ces deux visions radicales – self-development simplificateur et philosophie absconse – comment développer une pensée à la fois vivante ET profonde, susceptible de guider et d’apaiser les hommes sans dogmatisme ni abstraction ? La question, nous nous la posons tous, et la réponse, nous en aurions grand besoin !.
Le bulletin officiel
Retrouvez dès maintenant le numéro 88 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :
Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.
L’intervenante : Lucie Bertrand-Luthereau
Lucie Bertrand-Luthereau (également connue sous le nom de Lucie Citharelle) est enseignante-chercheur à l’IEP d’Aix-en-Provence.
Elle participe à de nombreuses manifestations culturelles où elle expose les concepts nouveaux qui découlent de ses recherches.
Explorant les bouleversements du monde contemporain, elle publie régulièrement sur des sujets d’actualité.
Adepte de la pensée en action, elle refuse de dissocier Vie concrète et Vie de la Pensée. et s’attache à proposer des réponses pragmatiques à des questions quotidiennes, qui engagent l’humain.
Elle animera ce soir pour la troisième fois une séance du Café Philo La Garde..