Présentation du Café Philo du 13 février 2015, « Sciences sans conscience : la connaissance en péril »

Présentation du Café Philo du 13 février 2015, « Sciences sans conscience : la connaissance en péril »
La science peut être « propre », mais elle devient trop souvent approximative et liée de façon inquiétante aux puissances d’argent : jamais la célèbre affirmation de Rabelais « Science sans conscience… » n’a alors été aussi justifiée.

Depuis plus d’un siècle, les sciences ne se contentent plus de produire des modèles, elles interagissent profondément avec lui,  participent à sa transformation,  façonnent de nouvelles valeurs mais effectuent aussi des dérapages parfois incontrôlés.

C’est à cette évolution des sciences, et plus généralement au devenir des connaissances dans nos sociétés modernes, que nous nous intéressons ici. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » nous dit Rabelais. Mais au delà de l’âme du scientifique, n’est ce pas toute la construction, la survie même  de nos sociétés qui est menacée ?

La connaissance : une menace tout au long de l’histoire ? Depuis les origines de nos civilisations, la science  est représentée comme source d’informations sur le monde et comme activité potentiellement dangereuse.

Eve confrontée au fruit de l’arbre de la connaissance, Faust signant un pacte d’accès au savoir, Giordano ou Galilée proposant des modèles nouveaux du système solaire, en ont vécu la rude expérience. Déjà les interactions avec le pouvoir politique et religieux apparaissaient clairement.

Les sociétés Egyptienne, Grecque et Romaine ont réservé l’accès au savoir à une élite restreinte, le moyen âge  choisissant une solution radicalement obscurantiste : « nous ne devons pas savoir plus qu’il ne faut ». Précepte particulièrement réducteur puisque chercher à connaitre c’est précisément repousser indéfiniment les frontières de l’inconnu. Précepte profondément politique puisque visant à la domination d’une classe par une autre.

Les dérives modernes : Actuellement, la connaissance n’inquiète plus, n’est plus directement un instrument de domination. Mais son évolution est beaucoup plus insidieuse.

La science en particulier n’est plus un simple instrument de décryptage des mondes inerte et vivant. Certaines découvertes ont généré des dangers bien connus comme celle de la de la fusion des atomes, ou celles qui ont conduit aux armes chimiques ; d’autres sont porteuses d’interrogations sur l’avenir comme celles du génome, des cellules souches  ou des nanotechnologies.

On pourrait presque détecter  chez certains chercheurs isolés, une perte de toute référence déontologique. Plus fondamentalement la science a changé : le nombre des chercheurs a décuplé, comme celui des publications scientifiques ; il en résulte une concurrence effrénée. Ce lien entre la science et l’argent peut d’ailleurs  conduire à des effets d’annonce aussi spectaculaires qu’absurdes….

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 76 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.

L’intervenant : Claude Césari

Philippe PedrotPhysicien, Professeur d’Université, Claude Cesari a travaillé au Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) de Saclay.

Il a enseigné la physique à Paris XI et à l’Université de Tunis, avant de rejoindre l’Université de Toulon où il a poursuivi et terminé sa carrière.

A Toulon, il a été l’un des fondateurs du laboratoire de recherche en nanotechnologies rattaché au CNRS.

Claude Cesari intervient pour la quatrième fois au Café Philo La Garde, où il a l’habitude de présenter ses exposés en duo avec notre Président Philippe Granarolo.

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