Avec les « fake news » qui envahissent les réseaux sociaux, certains disent que nous sommes entrés dans l’univers de la « post-vérité ». Comment lutter contre ce poison qui pollue le débat démocratique ? Faut-il légiférer ? Ou simplement éduquer le citoyen pour le rendre apte à distinguer le vrai du faux ?
Il est d’usage depuis quelques années de dénommer « fake news » les fausses informations qui envahissent internet et les réseaux sociaux, avant d’être souvent relayées par la presse et par les autorités.
Les fake news ne préoccupent pas seulement les spécialistes de la communication : 71 % des Français estiment que ces fausses nouvelles représentent un « problème important » en France, et 79 % jugent qu’une loi serait une bonne initiative, selon un sondage Odoxa pour France Info et Le Figaro.
Cette manipulation de l’opinion publique pose une question philosophique majeure, celle du rapport de nos contemporains à la « vérité ». Alors que la vérité constituait le socle de tous les édifices intellectuels du passé, le critère universel permettant de distinguer le savoir indiscutable du simple préjugé, nous serions insensiblement rentrés dans l’époque de la « post-vérité ».
Ce terme de « post-vérité » (« post-truth » en langue anglaise) fut élu « mot de l’année » par le dictionnaire Oxford en 2016.Nous nous demanderons ce que le philosophe Nietzsche, qui fut le premier au XIXe siècle à comprendre que la notion de vérité allait être bouleversée, penserait de la post-vérité et des fake news qui sont de plus en plus difficiles à distinguer des informations sérieuses.
Mais avant de soulever ce débat philosophique majeur, il nous faudra préalablement procéder à une analyse descriptive grâce à laquelle nous envisagerons un tableau des différentes formes de fake news, ainsi que des domaines dans lesquels elles prolifèrent.
Fake news et réseaux sociaux appartiennent à la même constellation. 18 % des Français affirment en effet que les réseaux sociaux sont leur première source d’information sur Internet. Une étude du Pew Research Center montre de son côté que 36 % des internautes américains s’informent sur Facebook.
Nous réfléchirons ensuite dans une seconde étape sur les parades qui sont envisagées pour lutter contre les fausses informations : parades internes aux réseaux sociaux eux-mêmes, et parades juridiques.
Grâce aux acquis de ces deux étapes, nous serons à même de poser dans toute sa rigueur la question de la post-vérité que nous vous proposerons, au terme de notre exposé, de placer au cœur de nos échanges..
Le bulletin officiel
Retrouvez dès maintenant le numéro 112 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :
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L’intervenant : Philippe Granarolo
Philippe Granarolo est né en 1947 à Toulon. Agrégé de l’Université et Docteur d’État en Philosophie, il a consacré sa thèse au futur dans l’oeuvre de Nietzche.
Professeur honoraire de Chaire Supérieure, il est Adjoint à la Culture et à l’Education de la ville de La Garde, officier des Palmes Académiques et membre actif de l’Académie du Var. Philippe Granarolo est également président de l’association.
Il animera ce soir pour la quarante-neuvième fois une séance du Café Philo La Garde.