Pour cette première séance de la nouvelle année 2020, Fabien Nivière reconstituera ce soir un scénario métaphysique vraisemblable de la naissance des êtres vivants remontant l’histoire de la matière jusqu’à l’aurore de la vie pour le troisième et dernier volet de son triptyque débuté en 2018.
Comment comprendre le phénomène vivant dans la Nature ? Dans cette troisième et dernière séance, je vous proposerai une hypothèse personnelle pour construire une nouvelle métaphysique.
Le vivant n’est pas traversé par une âme ou un élan mystérieux, il n’est pas davantage une machine sophistiquée, mais comme tout phénomène naturel c’est un flux qui se distingue de l’inorganique par un rythme original.
Redéfinir la vie et la mort en termes de vibrations et de rythmes différents dans l’océan énergétique du réel est une tâche nouvelle. Quels sont les rythmes du vivant ? En quoi le concept de rythme peut-il servir de signature biologique universelle bien mieux que des propriétés chimiques particulières ?
Peut-on, à partir de la notion de rythme, et en s’appuyant sur les découvertes de la biologie et de la physique contemporaines, esquisser les grandes lignes d’une nouvelle pensée naturaliste ? Sur les traces de Diderot, de Nietzsche mais surtout d’Anaximandre et d’Héraclite, j’esquisserai les traits de cette nouvelle philosophie de la nature dans la grande tradition des Physiciens grecs.
Comprendre la vie en termes de rythmes permet de dépasser l’opposition traditionnelle entre mécanisme et vitalisme, mais aussi de renvoyer dos à dos matérialisme et spiritualisme. La notion de rythme redessine les frontières du vivant et de la machine tout comme celle de la matière et de l’esprit.
En physique, le concept de démixtion désigne la séparation d’un liquide en plusieurs phases insolubles l’une dans l’autre. En généralisant ce concept et en lui donnant un sens fort et proprement métaphysique, je tenterai de percer à jour l’énigme de la naissance des formes.
Comment une énergie impalpable se fragmente-t-elle en formes finies et mortelles ? De quelle manière devons-nous penser le passage de l’infini au fini ? Pourquoi la vie est-elle précisément le nom que nous donnons à ce processus ?
Le rythme vivant apparaîtra alors comme le visage éclairé de la Nature, celui des formes individuelles et matérielles qui se donnent dans la lumière de l’apparaître ; par différence, le rythme inorganique constituera l’autre aspect du réel, sa face voilée dans la nuit, régime d’une vitalité moins intense et moins contrastée, que nous appelons, bien à tort, « le monde mort » et qui poursuit son jeu créateur plus homogène dans des fluctuations imperceptibles en deçà de l’existence des formes.
Le bulletin officiel
Retrouvez dès maintenant le numéro 125 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :
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L’intervenant : Fabien Nivière
Fabien Nivière est né à Toulon en 1972. Agrégé de philosophie en 1997, il enseigne depuis 2016 au lycée jean Moulin à Draguignan.
Il se passionne pour la pensée de Nietzsche, la philosophie grecque ante-socratique, et l’épistémologie contemporaine, (mécanique quantique, théorie de la relativité, astrophysique, biologie, éthologie).
Épris de solitude, et amoureux de la pensée, il consacre son temps libre à une méditation sur la Nature.
Après son premier ouvrage, Le rythme vivant, il concentre à présent ses recherches sur la mort et l’éternité.
Il animera ce soir pour la troisième fois une séance du Café Philo La Garde.