Présentation du Café Philo du 05 avril 2019, « La mémoire : aide ou obstacle ? »

Présentation du Café Philo du 05 avril 2019, « La mémoire : aide ou obstacle ? »
Si la mémoire semble indispensable, ne nous conduit-elle pas parfois à ruminer le passé ? L’oubli n’est-il pas alors un avantage dans certaines situations ? Mais ni la mémoire ni l’oubli ne sauraient seuls nous sortir du regret, du remords et de la répétition. Que faut-il donc d’autre ?

Mnémosyne (la mémoire) est la sœur de Chronos (le temps). Si le temps efface tout ce qui se passe, en revanche la mémoire le conserve. Plus qu’une aide, elle nous fait entrer dans un rapport au temps autre que celui qui consiste seulement à le subir.

La mémoire rend présent cela même qui n’existe plus. Comment comprendre ce phénomène spectaculaire ? Est-il matériel ou spirituel ? Mais si le passé est ainsi conservé, cela nous aide-t-il toujours ? Car cette conservation du passé n’est pas sans danger.

Nous pouvons être amenés à ruminer le passé, à le regretter, soit que nous regrettions un passé heureux, soit que nous regrettions qu’un passé malheureux ait eu lieu, que ce soit un passé de victime ou un passé coupable, et dans ce dernier cas, c’est le remords. Il y a aussi le passé traumatisant qui me travaille inconsciemment.

La conservation du passé peut aussi présenter le danger d’une répétition stérile, de la routine où l’on répète toujours le même.

Aujourd’hui où, grâce à la mémoire informatique, l’on n’a jamais autant conservé les données, la mémoire est reine. Mais cela ne nous condamne-t-il pas à répéter le même, sans bien comprendre ce que l’on répète, comme Platon l’avait jadis signalé au sujet de l’écrit ?

Pour le coup, nous aimerions mieux oublier. L’oubli n’est-il pas alors un avantage dans certaines situations, voire une bonne règle de vie ? « La mémoire bonne est oublieuse », disait Plotin. Mais est-ce si simple d’oublier ?

Ne faut-il pas faire un travail sur nos souvenirs avant de parvenir à oublier pour passer à autre chose ? La mémoire et l’oubli ne sauraient, à eux seuls, me sortir du regret, du remords et de la répétition. Que faut-il donc d’autre ?

Qu’est-ce qu’un bon regret ? Qu’est-ce qu’un bon remords ? Qu’est-ce qu’une reprise ?

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 118 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Lire le bulletin officiel en ligne

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous dans la rubrique Bulletins officiels.

L’intervenant : Michel Ferrandi

Michel Ferrandi Né en 1963 à Toulon, Michel Ferrandi est professeur agrégé de philosophie au lycée Dumont d’Urville en classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques et commerciales.

Il est l’auteur de plusieurs livres, dont L’action des créatures (Éditions Téqui, 2003) et Introduction à la philosophie réaliste (Publibook, 2009), ainsi que de nombreux articles sur des sujets divers (métaphysique, éthique, politique).

Michel Ferrandi appartient au courant thomiste et se réclame plus directement de Jacques Maritain, philosophe chrétien qui a marqué le XXème siècle.

Il interviendra ce soir pour la quatrième fois au Café Philo La Garde.

Les commentaires sont fermés.