Pour notre époque troublée la relecture des Essais de Montaigne est plus que jamais nécessaire, car l’on y trouve des éléments de réponse aux interrogations majeures de notre temps. C’est que nous constaterons ce soir pour cette deuxième séance de l’année 2016.
« On a tout dit de Montaigne depuis deux siècles qu’on en parle » écrivait Sainte-Beuve dans son Port Royal… avant d’en parler lui-même.
Deux siècles plus tard, on doit forcément reconnaître qu’on a encore plus « tout dit » sur Montaigne, ce qui semble décourager d’en parler, ou au moins d’en dire des choses originales. Est-ce une raison pour se détourner de son œuvre unique et exemplaire ?
L’actualité pourrait nous inviter à penser le contraire car, ne nous en plaignons pas, Montaigne paraît bénéficier, ces derniers temps, d’un regain de faveur. Le magazine Lire lui consacrait en novembre 2015, un solide dossier annoncé, en couverture, par le titre Montaigne notre contemporain.
Il y a eu, dans un passé récent, les chroniques radio très appréciées d’Antoine Compagnon devenues Un été avec Montaigne (éditions des Équateurs), l’essai roboratif de la britannique Sarah Bakewell au titre alléchant Comment vivre ? Une vie de Montaigne en une question et vingt tentatives de réponse (Albin Michel).
Il y a aujourd’hui le dernier livre d’un fin connaisseur du Gascon, Jean-Michel Delacomptée (Adieu Montaigne, Fayard) et une nouvelle biographie, due à un jeune universitaire, Christophe Bardyn, un peu décoiffante et joliment intitulée : Montaigne, La Splendeur de la liberté, chez Flammarion.
Ce dernier auteur, gentiment irrévérencieux à l’égard du nommé Michel Eyquem, finit par convenir que « Le penseur qui nous apprend à nous mettre à l’école du monde est encore plus instructif aujourd’hui qu’il y a cinq siècles. ».
Autant dire que pour notre époque troublée la lecture ou la relecture des Essais est plus que jamais nécessaire car on y trouve des éléments de réponse aux interrogations majeures de notre temps : le rapport à l’autre, le rapport à la mort, le rapport au religieux, le rapport au savoir, le rapport à soi.
Mettons-nous donc, très modestement, « à l’école de Montaigne ».
Le bulletin officiel
Retrouvez dès maintenant le numéro 86 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :
Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.
L’intervenant : Yves Stalloni
Yves Stalloni est agrégé de lettres modernes, docteur d’État ès lettres, professeur honoraire de Chaire supérieure.
Il a fait l’essentiel de sa carrière à Toulon, au Lycée Dumont d’Urville où il eut en charge les Classes préparatoires (HEC notamment) et la classe de Première supérieure (Khâgne). Avec, occasionnellement, une fonction de chargé de cours à l’Université de Toulon.
Il est Membre titulaire de l’Académie du Var, et l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, de nombreuses éditions critiques et d’environ 300 à 400 articles parus dans des revues diverses?-.
Il animera ce soir pour la sixième fois une séance du Café Philo La Garde.