Présentation du Café Philo du 22 mai 2015, « Le système prostitueur : violence machiste archaïque »

Présentation du Café Philo du 22 mai 2015, « Le système prostitueur : violence machiste archaïque »
Dire de la prostitution qu’elle est « veille comme le monde », est-ce argumenter en sa faveur, ou au contraire l’inscrire dans une violence machiste archaïque qu’il est grand temps d’abolir ? Telle est l’une des questions auxquelles nous tenterons de répondre ce soir au Café Philo La Garde.

L’égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes impose l’élimination de toutes les formes d’assujettissement, volontaire ou forcé, des femmes, à commencer par le système prostitueur, un des piliers de l’inégalité sexuelle et des violences envers les femmes.

Le système prostitueur, contraire à la dignité humaine et à l’égalité entre les personnes, est une manifestation du patriarcat archaïque.

Il repose sur le pouvoir donné par l’argent à l’encontre de personnes vulnérables à l’exploitation sexuelle en fonction de facteurs personnels et en difficulté financière. C’est l’appropriation de la sexualité d’autrui, en profitant des relations inégales entre une personne qui a besoin d’argent et une autre qui possède cet argent.

Pour l’élimination de toutes les formes de violences sexistes, il est indispensable de poser l’interdit, par la loi, de  l’achat d’un acte sexuel. Le corps humain n’est pas une marchandise et doit être protégé de toute exploitation, de toute commercialisation.

Cet interdit est le fondement de toute éducation non sexiste pour que les enfants, filles et garçons, se construisent en adulte respectueux de leur corps et de celui de l’autre.

La prostitution demeure la dernière violence contre les femmes dont les auteurs sont impunis (clients prostitueurs) et les victimes poursuivies (au titre du délit de racolage).

Il est donc indispensable d’instituer contre les « clients-prostitueurs » une sanction pénale graduée, comme en Suède où cette politique a démontré son efficacité et a ensuite été adopté par la Norvège puis l’Islande.

Par contre, les rapports faits dans les pays réglementaristes, Allemagne, Pays-Bas, alertent sur l’augmentation des violences envers toutes les femmes ainsi que sur la situation dramatique des personnes prostituées.

La légalisation du proxénétisme industriel du sexe a pour corollaire la légitimation des  clients comme consommateurs de sexe et non la liberté pour les prostituées. C’est une aubaine pour les proxénètes et les trafiquants d’êtres humains. La vulnérabilité des personnes prostituées est accrue.

La France a aboli les privilèges, elle a aboli l’esclavage, elle a aboli la peine de mort, elle doit, en toute logique, abolir la prostitution. Cela s’appelle le progrès.

La prostitution n’a pas sa place dans un état de droit qui a inscrit le principe d’égalité dans sa Constitution.

 
Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 79 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.

 
L’intervenante : Michèle Vianès

Lucie CitharelleNée en Tunisie en 1946, Michèle Vianès est  bien connue du public varois, puisqu’elle a été invitée à deux reprises à participer au colloque « Tous les murs ne sont pas tombés ».

Après avoir été enseignante, elle s’est consacrée entièrement à la défense des femmes. Elle a été membre fondateur du collectif « Ni putes, ni soumises », et elle préside aujourd’hui la très dynamique association « Regards de Femmes ».

Essayiste, elle a également publié de nombreux ouvrages et articles sur ce sujet.

Elle animera ce soir pour la troisième fois une séance du Café Philo La Garde.

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