Présentation du Café Philo du 20 juin 2014, « Pourquoi le temps s’accélère-t-il ? »

Présentation du Café Philo du 20 juin 2014, « Pourquoi le temps s’accélère-t-il ? »
L’impression selon laquelle le temps passe de plus en plus vite caractérise toutes les sociétés modernes. Mais correspond-elle à une réalité objective ? Nous en débattrons ce soir pour la dernière séance de la saison du Café Philo La Garde.

L’accélération du temps semble indiscutable, aussi bien dans sa dimension individuelle que dans sa dimension collective. Individuellement, qui d’entre nous n’a jamais dit : « Je ne vois plus le temps passer », « Les semaines passent comme des jours », « Plus je vieillis, plus les années passent comme l’éclair » ?

Cette expérience individuelle du temps correspond-elle à une réalité physique, ou s’agit-il seulement d’une impression subjective ? Des réponses existent à ces premières interrogations dont nous nous ferons l’écho.
Mais l’accélération du temps est avant tout une expérience collective parfaitement localisable dans l’histoire humaine : ainsi qu’en attestent de multiples textes dans la littérature et d’innombrables témoignages de l’époque, tout semble avoir  commencé aux environs de 1750. Il nous faudra proposer une explication pour ce virage dans notre civilisation. Le lien avec les progrès technologiques apparaît évident : au XVIIIe siècle, les processus de fabrication se modifient, l’industrialisation s’accélère, la mondialisation s’intensifie.

Depuis 1750, les choses n’ont cessé d’aller dans cette direction, ce qui conduit de nombreux sociologues à considérer que l’accélération temporelle définit notre modernité. « La modernité, c’est l’accélération du temps », affirmait en 1999 le sociologue américain Peter Conrad, auteur de Modern Times and Modern Places. Dix ans plus tard, dans un livre majeur auquel nous ferons de larges emprunts, Hartmut Rosa sociologue allemand, écrivait à son tour que  « l’expérience majeure de la modernité est celle de l’accélération » (Accélération, Une critique sociale du temps, Éditions La Découverte, 2010).

Néanmoins un paradoxe saute aux yeux, noté par Hartmut Rosa : « Nous n’avons pas le temps, alors même que nous en gagnons toujours plus ». Les progrès technologiques devraient nous faire gagner du temps, et nous en avons de moins en moins. La rationalisation des tâches devrait nous offrir des loisirs, et nous sommes tous surbookés. La division mondiale du travail devrait offrir du temps libre aux populations des pays développés, qui sont les plus « speed » de la planète.

En écoutant les intermèdes musicaux de Bernard Van Malle, nous contribuerons peut-être au « slow time », à cette résistance à l’accélération qui se développe dans tous les pays, et qui contient en elle une part de notre avenir.

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 70 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.

L’intervenant : Philippe Granarolo

Philippe Granarolo Philippe Granarolo est né en 1947 à Toulon. Agrégé de l’Université et Docteur d’État en Philosophie, il a consacré sa thèse au futur dans l’oeuvre de Nietzche.

Professeur honoraire de Chaire Supérieure, il est Adjoint à la Culture et à l’Education de la ville de La Garde, officier des Palmes Académiques et membre actif de l’Académie du Var. Philippe Granarolo est également président de l’association.

Il animera ce soir pour la trente-cinquième fois une séance du Café Philo La Garde.

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