Présentation du Café Philo du 19 septembre 2014, « Le fanatisme : maladie contemporaine ? »

Présentation du Café Philo du 19 septembre 2014, « Le fanatisme : maladie contemporaine ? »
Nul ne conteste le fait que le fanatisme est un terrible fléau : mais ne recèle-t-il pas une dimension spirituelle qu’il convient d’analyser ? Ce sera l’objectif de cette première séance de la saison 2014/2015 qui débute ce soir.

Le fanatisme, au départ religieux, désigne une adhésion passionnée et inconditionnelle à une cause, un enthousiasme durable et presque monomaniaque pour un sujet quelconque, ou un attachement opiniâtre, aveugle et parfois violent.

Voltaire résume ainsi les choses : « Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre, est un fanatique.»

Ainsi les « fans » seraient enthousiastes et non pas fanatiques. Ou peut-être devrait-on dire qu’ils représentent la forme affaiblie et un peu dégénérée du fanatisme dans une société décadente.

En ce début de XXIe siècle les fanatismes liés à des croyances religieuses font partie des formes les plus virulentes et les plus dangereuses d’intolérance. Nous prendrons bien évidemment l’exemple du fanatisme islamiste en rappelant 1°) qu’il n’est pas, loin s’en faut, l’unique forme qu’ait connue le fanatisme (rappelons pour mémoire le nazisme, le communisme, et leur cortège de dizaines de millions de victimes) 2°) qu’il ne saurait être question d’assimiler Islam et fanatisme,  pas plus qu’on ne saurait identifier le christianisme à l’Inquisition ou aux massacres de la Saint-Barthélemy.

Quand le fanatisme grandit, c’est en fait presque toute la société qui vit un phénomène de contagion psychique et entre dans une spirale de violence et d’excitation morbide. On peut parler en l’occurrence d’une dynamique hystérique. Les membres de cette société cherchent des explications qui permettent de faire perdurer leur vision faussée de la situation.

La peur et l’excitation qui rendent violents créent en retour la peur et la violence de leurs adversaires.

Une société devient hystérique quand elle ne sait pas comment répondre à des commotions sociales et à des traumatismes historiques et lorsque les frustrations sont trop nombreuses.

Mais le fanatisme n’est-il pas tout autant le propre de l’homme ? N’est-ce pas parce que nous sommes des animaux pensants que nous devenons si aisément fanatiques ?

Dans la dernière partie de mon exposé, sans me livrer le moins du monde à une apologie du fanatisme, je tenterai de comprendre pourquoi le fanatisme demeure aussi présent et pourquoi, très vraisemblablement, il n’est pas prêt de disparaître.

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 71 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.

L’intervenant : Philippe Granarolo

Philippe Granarolo Philippe Granarolo est né en 1947 à Toulon. Agrégé de l’Université et Docteur d’État en Philosophie, il a consacré sa thèse au futur dans l’oeuvre de Nietzche.

Professeur honoraire de Chaire Supérieure, il est Adjoint à la Culture et à l’Education de la ville de La Garde, officier des Palmes Académiques et membre actif de l’Académie du Var. Philippe Granarolo est également président de l’association.

Il animera ce soir pour la trente-sixième fois une séance du Café Philo La Garde.

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