Présentation du Café Philo du 19 mai 2017, « Doit-on aimer notre police ? »

Présentation du Café Philo du 19 mai 2017, « Doit-on aimer notre police ? »
Quand des policiers sont brûlés vifs ou assassinés dans nos rues, n’y a-t-il pas urgence à interroger les rapports des citoyens avec leur police dans une société démocratique ? Suffit-il de les respecter ? Ou faut-il les admirer, et pourquoi pas les aimer ?

La police a de tous temps suscité des réactions contrastées. Notre époque ne déroge pas à ce constat : on l’aime un jour, on la déteste un autre jour.

Être policier c’est exercer un métier dont on sait qu’il sera diversement apprécié. En effet, plus que tout autre corps de métier, la police porte en elle une irréductible ambivalence, en ce qu’elle assiste et réprime, en ce qu’elle accompagne et interpelle.

Cette apparente dichotomie – qui conduit à cet amour contrarié – apparaît d’autant plus vivement en période de troubles sociaux que la raison majeure de la police est de rétablir l’ordre public, quelles que soient ses modalités d’action. Or, nous vivons un temps de crispation sociale.

Le policier est par conséquent le gardien de la paix, d’une paix prescrite par la loi, dans l’intérêt de tous. Comment, dès lors ne pas apprécier son dévouement au service de nos libertés ?

Or, ce qui fait débat aujourd’hui n’est pas tant que l’on s’interroge sur la police, sur ses moyens en face d’une société en perte de repères – une démocratie exigeante questionne le pouvoir régalien – mais que des opposants, préférant au combat des idées, celui plus radical des armes, en arrivent à tuer des policiers ?

Que peut-il rester d’une république lorsque ceux qui ont comme devoir impérieux de la défendre sont tués dans l’accomplissement de ce devoir ? Tel est l’enjeu de la question de ce soir, quelle place sommes-nous prêts à accorder à l’institution policière dans sa gestion de la cité ?

Mais, pour autant, une minorité destructrice du « bien commun » ne doit pas nous contraindre à réduire la portée de la question bienveillante qui nous occupe ce soir. Tocqueville déjà précisait « c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître ».

Par conséquent, il nous revient de repenser la juste mesure d’une autorité malmenée aujourd’hui par la démesure de l’homme. C’est à ce prix, celui d’une chaîne d’autorité restaurée par chacun, à la place qui est la sienne, que le policier redeviendra l’un de ses maillons, respecté et pourquoi pas… aimé.

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 99 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Lire le bulletin officiel en ligne

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous dans la rubrique Bulletins officiels.

L’intervenant : Philippe Sirvent

Philippe Sirvent Philippe Sirvent, 35 ans de police, commandant honoraire a connu toutes les directions de la police nationale (CRS, Police judiciaire de Paris, Sécurité publique (Toulon, Responsable St Jean du Var et La Beaucaire), Équipe de France de Judo de la Police (Champion d’Europe), Formation (tir et sports de combat), Renseignements Généraux du Var et DGSI Var et PACA.

Il est également professeur de judo 5ème dan. Philippe Sirvent est par ailleurs aujourd’hui inscrit à la Faculté d’Aix-en-Provence en 1ère année de philosophie.

Il interviendra pour la troisième fois ce soir au Café Philo La Garde.

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