L’existence d’une « vie après la vie » relève-t-elle de la simple croyance, ou peut-on parler d’expériences à son propos ? Un débat ouvert qui passionne nos contemporains à vivre ce soir au Café Philo La Garde pour l’avant-dernière séance de la saison.
Il y a une ligne rouge ou une forte barrière entre « l’ici-bas » et « l’au-delà », entre l’univers matériel, économique, social et politique où nous vivons « ici-bas » et un univers hypothétique situé « au-delà » de la barrière de la mort.
Est-il possible d’obtenir des « renseignements fiables », c’est-à-dire des renseignements auxquels on peut se fier, des renseignements dignes de confiance, sur ce qui peut se passer « au-delà de la ligne rouge », de l’autre côté de « la barrière de la mort » ?
On pourrait transposer à « l’au-delà » ce que disait de Dieu la 4ème Antinomie de Kant dans sa Critique de la Raison pure :
THÈSE : Le monde implique quelque chose qui, soit comme sa partie, soit comme sa cause, est un être absolument nécessaire.
ANTITHÈSE : Il n’existe nulle part aucun être absolument nécessaire, ni dans le monde, ni hors du monde, comme en étant la cause.
La raison pure peut démontrer aussi bien l’existence de Dieu que sa non-existence. Comme nous sommes, selon Kant, au-delà de toute expérience possible, nous ne parviendrons jamais à une connaissance véritable (qui implique la coopération du raisonnement et de l’expérience). De même pour l’existence et la connaissance d’un éventuel au-delà.
À première vue, en une sorte d’objection à la prudence de Kant, il serait possible de mettre en avant le livre du Dr Raymond Moody : La vie après la vie, paru en 1975 traduit en français en 1977, et vendu à 20 millions d’exemplaires dans le monde.
Beaucoup d’êtres humains, notamment au cours d’un coma, d’une anesthésie ou d’une opération chirurgicale grave, ont été tenus pour morts, ont fait une certaine expérience de l’au-delà, puis sont revenus et ont raconté ce qu’ils avaient vu.
Mais, si vous lisez le chapitre V du livre, vous verrez que Moody donne quatre explications scientifiques possibles pour ces phénomènes : une explication par la pharmacologie (pages 176 à 181), des explications physiologiques (pages 181 et 182), des explications neurologiques (pages 182 à 187), et des explications psychologiques (pages 187 et 188).
Il y a chez Raymond Moody une volonté d’objectivité et une sorte de scepticisme hérité de la philosophie grecque antique : ne rien affirmer, ne rien nier. On ne peut pas savoir ce qu’il en est d’un hypothétique au-delà.
Le bulletin officiel
Retrouvez dès maintenant le numéro 69 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :
Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.
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L’intervenant : Jacques Atlan
Jacques Atlan, 74 ans, est agrégé de Philosophie et Docteur de l’Université François Rabelais à Tours. Il a enseigné la philosophie au Lycée Dumont d’Urville à Toulon et l’Histoire de la philosophie à la Faculté des Lettres de La Garde.
Membre fidèle et assidu de notre association, il est déjà intervenu à plusieurs reprises au Café Philo. Sur RCF, il raconte chaque semaine L’Evangile provençal. Il travaille aussi sur le profond mouvement de réconciliation qui porte actuellement l’un vers l’autre le Judaïsme et le Christianisme.
Il animera ce soir pour la huitième fois une séance du Café Philo La Garde.