Présentation du Café Philo du 15 mars 2013, « Mondialisation et Droit »

Présentation du Café Philo du 15 mars 2013, « Mondialisation et Droit »
On dit souvent de la mondialisation qu’elle abolit les frontières : mais les frontières ne constituent-elles pas aussi des protections nécessaires, surtout sur le plan juridique ?

On entend souvent l’idée que la mondialisation et la globalisation érodent les frontières et font perdre aux États leur capacité d’agir de façon autonome.

Il est vrai que l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication entraine un retrait des États en raison de l’éclatement des espaces traditionnels et de leur difficulté de réguler les dérives de ces techniques. Mais c’est occulter le fait que les États sont aussi acteurs de cette mondialisation même si certains problèmes liés par exemple aux migrations, à la finance ou à l’environnement nécessitent, on le sait, une approche globale.

Mais les frontières, au sens large du terme, ne sont pas que géographiques. Elles sont également temporelles, culturelles, juridiques, politiques, anthropologiques. Mon intervention pourra ainsi s’intéresser aux contours de notions comme le travail et l’entreprise, la vie publique et la vie privée, le réel et le virtuel, les choses et les personnes, la vie et la mort.

Dans un monde aussi mouvant que le nôtre, rien de plus polysémique que le mot frontière. Mais l’absence de frontière peut rendre un homme errant, sans limite, désorienté. Échapper à l’alternative du dehors et du dedans, être aux frontières est peut-être la condition sine qua non pour analyser les limites et réfléchir de façon interdisciplinaire sur ce qui structure les individus et les sociétés d’aujourd’hui.

Les frontières ont des effets positifs et négatifs. Elles délimitent des espaces géographiques, donnent des repères spatiaux et donnent le sentiment d’être protégé. Mais elles peuvent aussi compartimenter, enfermer dans un espace réduit et exclure. Par leur tracé, elles créent des identités et des entités, des catégories et des classements.

Elles peuvent aussi rassurer ou au contraire empêcher la compréhension de l’autre et conforter l’ignorance. Les frontières sont parfois naturelles, liées à des obstacles géographiques et renforcer la cohésion interne. Elles peuvent aussi être totalement artificielles et créer des limites intolérables.

 

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 57 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous en bas de cet article (dans la zone “document à télécharger”) ou dans la rubrique Bulletins officiels.

 

L’intervenant : Philippe Pedrot

Philippe PedrotDocteur d’État en droit, professeur à l’Université du Sud et à l’UFR droit de l’université de Bretagne occidentale, il est responsable du master «Protection de la personne».

Directeur honoraire de l’Institut d’études judiciaires de l’Université de Toulon. Il est l’auteur d’une centaine d’articles en droit des personnes, en droit de la santé, et en théorie du droit.

Il a dirigé un dictionnaire de droit de la santé et de la biomédecine paru aux Éditions Ellipses. Son dernier ouvrage s’intitule « Les seuils de la vie », Biomédecine et droit du vivant, Éditions Odile Jacob, 2011.

Il animera ce soir pour la première fois une séance du Café Philo La Garde.

Les commentaires sont fermés.