Alors que le mot « conservateur » était absent de notre vocabulaire, on parle de plus en plus des néoconservateurs français. Mais qui sont vraiment ces « conservateurs » ? Ne faut-il pas renoncer à des étiquettes qui n’ont peut-être plus guère de signification ?
Si on tape le mot « conservateur » sur Google, on obtient sur les premières pages du moteur de recherche la liste des conservateurs alimentaires, de ceux qui sont interdits et de ceux qui sont autorisés, des conservateurs dangereux et de ceux qui ne le sont pas.
« Conservateur » est un mot qui semble avoir déserté le domaine politique. C’est pourtant un Français, Chateaubriand, qui a inventé le mot au début du XIXe siècle avec son journal « Le Conservateur » (qui fut publié de 1818 à 1820).
L’une des raisons de l’absence de ce mot dans notre vocabulaire est peut-être qu’en ces temps où règne toujours davantage le « politiquement correct », plus personne n’ose se dire conservateur.
Eugénie Bastié est-elle une exception ? Toujours sur Google, si on tape le nom d’Eugénie Bastié, on trouve quantité de pages qui la qualifient de « néoconservatrice ».
En France, l’opposition Droite/Gauche prend la place de l’opposition Conservateurs / Progressistes en usage dans les pays anglo-saxons en particulier.
De ce fait on associe souvent, dès qu’il s’agit des mœurs et de tout ce qui est « sociétal », la gauche au progressisme et la droite au conservatisme.
Après avoir esquissé une brève histoire du conservatisme politique, j’interrogerai en premier lieu Eugénie Bastié à ce sujet. Puis nous aborderons le conservatisme religieux, en nous demandant si toute religion n’est pas par essence éminemment conservatrice.
Mais c’est surtout sur le plan des mœurs, en ce qui concerne les questions dites sociétales, que la notion de « conservatisme » a été le plus utilisée : on a usé et abusé de l’opposition entre une Droite réactionnaire sur le plan sociétal et une Gauche qui serait par nature progressiste : cette rengaine mérite sans doute d’être « secouée », et nous demanderons à Eugénie Bastié de nous exposer les arguments permettant de lui enlever toute légitimité.
Nous aborderons pour finir le domaine écologique. Cofondatrice de la revue « Limite », revue d’écologie intégrale, Eugénie Bastié est particulièrement bien placée pour nous éclairer dans ce domaine où nous avons souvent bien du mal à trouver des repères.
Qui est « réactionnaire », qui est « conservateur » aujourd’hui, ne faut-il pas renoncer à des étiquettes qui n’ont peut-être plus guère de signification ?.
Le bulletin officiel
Retrouvez dès maintenant le numéro 111 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :
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L’intervenante : Eugénie Bastié
Après de brillantes études à Sciences-Po Paris, Eugénie Bastié, 26 ans, entre dès 2015 au Figaro.
Elle est également rédactrice en chef de la revue d’écologie intégrale Limite. Mais c’est la parution en avril 2016 de son livre Adieu Mademoiselle qui l’a placée sur le devant de la scène médiatique, son 2ème ouvrage Le Porc Émissaire sortira le 28 septembre.
Elle est également depuis la rentrée sur LCI où elle intervient chaque lundi chez David Pujadas à 18h dans 24h Pujadas, l’info en questions.
Anti-libérale catholique, elle se bat, entre autres, contre le”néo-féminisme“ et animera ce soir pour la seconde fois une séance du Café Philo La Garde.