Présentation du Café Philo du 15 septembre 2017, « Faut-il avoir peur des robots ? »

Présentation du Café Philo du 15 septembre 2017, « Faut-il avoir peur des robots ? »
Constater le désaccord profond entre l’euphorie du Progrès qui continue à bercer l’opinion publique, et l’angoisse des meilleurs spécialistes à l’égard de la robotique, devrait suffire à exciter notre curiosité et à susciter nos interrogations pour cette première séance de la saison 2017/2018.

Les robots sont présents depuis plus de deux millénaires dans la mythologie, et depuis un siècle dans la littérature de Science-Fiction et dans le cinéma. Parcourir cette préhistoire de la robotique sera notre première étape.

Mais les robots d’aujourd’hui sont peut-être moins ces êtres de métal tout puissants que les plateformes qui traitent à une vitesse phénoménale nos informations financières, juridiques, biologiques, et l’ensemble de nos données numériques.

Aborder la question de l’éventuelle dangerosité des robots, c’est donc interroger l’extraordinaire croissance de l’Intelligence Artificielle (I.A., ou A.I. pour les anglo-saxons), et s’inquiéter du monopole dont jouissent les GAFAMI (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et IBM). Selon un essayiste contemporain, nous serions confrontés à l’équivalent d’un tsunami, un véritable « dataclysme » ou « cataclysme de données ».

Mais la menace à ce jour la plus directe est celle que les robots font peser sur l’emploi. Deux ouvrages récents, La vie algorithmique / Critique de la raison numérique d’Éric Sadin (Éditions L’Échappée, 2015), et Robotariat / Critique de l’automatisation de la société de Bruno Teboul (Éditions Kawa, 2017) éclaireront notre réflexion.

Il semble impossible de conserver une quelconque validité à la veille hypothèse de la « destruction créatrice » d’Alfred Sauvy et de Joseph Schumpeter, selon laquelle les révolutions industrielles créeraient autant d’emplois qu’elles en détruiraient.

Si la robotique et l’I.A. vont créer par exemple en France quelques milliers d’emplois de « data scientists », que pèsent ces créations en comparaison des centaines de milliers d’emplois qui vont disparaître dans l’industrie, dans le secteur tertiaire, dans les banques, dans les assurances, et jusqu’en médecine ?

A plus long terme de vives inquiétudes sont liées à l’autonomie croissante des robots et à la gestion informatisée de toute la planète.

Il convient donc dès à présent de réfléchir à la nouvelle place que devrait occuper l’humain dans nos sociétés. Et si, paradoxalement, c’était dans nos imperfections que se dissimulaient nos meilleurs atouts ?

Le bulletin officiel

Retrouvez dès maintenant le numéro 101 du bulletin officiel de l’association qui sera diffusé à l’occasion de cette séance :

Lire le bulletin officiel en ligne

Pour le télécharger au format PDF, rendez-vous dans la rubrique Bulletins officiels.

L’intervenant : Philippe Granarolo

Philippe Granarolo Philippe Granarolo est né en 1947 à Toulon. Agrégé de l’Université et Docteur d’État en Philosophie, il a consacré sa thèse au futur dans l’oeuvre de Nietzche.

Professeur honoraire de Chaire Supérieure, il est Adjoint à la Culture et à l’Education de la ville de La Garde, officier des Palmes Académiques et membre actif de l’Académie du Var. Philippe Granarolo est également président de l’association.

Il animera ce soir pour la quarante-cinquième fois une séance du Café Philo La Garde.

Commentaires

Il y a 1 commentaire

  • LONGIN LAURENCE dit

    M GRANAROLO a cité dans sa présentation 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE film de KUBRICK mais avant tout livre de CLARKE .
    Je voudrai juste préciser que tout le monde retient le fait que l’ordinateur de bord du vaisseau spatial tue les astronautes. On voit ce comportement comme une prise de pouvoir du robot et comme la volonté de détruire les hommes.
    Or CLARKE a écrit 3 ouvrages à la suite de 2001 … il y a 2010 puis 2061 et enfin 3001.
    Ce qui éclaire le comportement de l’ordinateur….. et la part des ordres que des humains lui ont donné !
    L’approche que l’on a face au comportement potentiel des ordinateurs vis a vis des hommes s’en trouve un peu modifié….